Une sculpture monumentale pour ne pas oublier

Clarisse la nourrice : un sein blanc, l’autre noir !

Vendredi 10 mai, installée sur l’allée Aimé-Césaire avec vue imprenable sur l’océan, une sculpture en bronze rendra hommage à Clarisse, une nourrice esclave affranchie par le Conseil Général de la commune de La Rochelle en 1794.

L’œuvre haute de 2 mètres a été commandée par la Ville de La Rochelle à Filipo, un artiste haïtien se définissant lui-même comme un sculpteur de la mémoire oubliée : « J’ai souhaité aborder ici ce dont peu de livres d’histoires parlent, le regard sur les femmes esclaves nourricières. Celles-ci étaient choisies pour nourrir l’enfant blanc de leur maîtresse qui devait téter le sein gauche, le droit étant destiné à l’enfant noir de la nourrice. ».

Achetée en Haïti, Clarisse avait été ramenée au port pour s’occuper des enfants de son maître. Après la Révolution Française, en 1794, il y eut à La Rochelle, un procès. Contre la volonté de son maître qui n’avait pas tout à fait bien compris à quel point les temps avaient changé, Clarisse gagna et elle fut affranchie.

L’artiste Filipo et son assistant, haïtien également, ont pu travailler dans une fonderie de Mérignac afin de mener à bien ce projet avec le soutien du service culturel de la Ville.

Programmation

Le 10 mai marque la commémoration des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions. À cette occasion, la Ville de La Rochelle coordonne une programmation destinée à tous les publics tout au long du mois de mai : le mois des Mémoires.

La Ville de La Rochelle, est membre fondateur de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage (FME), avec 21 autres collectivités métropolitaines et ultramarines du Conseil des Territoires. La Ville a été élue, en 2022 pour deux ans, au Conseil d’Administration de la FME pour représenter les villes de métropole.

Dans le cadre du Mois des Mémoires, plusieurs actions telles que des scènes ouvertes, des expositions, des projections ou encore des rencontres et conférences sont prévues.